Alors que Niccolo Paganini se trouve dans la ville de Parme où il perfectionne ses techniques de violon avec Alessandro Rolla et ses techniques de composition musicale avec Gasparo Ghiretti, deux évènements vont le pousser à déménager au village de Romairone, un village situé près de la ville natale de ses parents.
La première raison est qu’il contracte une pneumonie et la seconde est que la ville de Gênes, où il est né, est maintenant au centre des conflits armés entre les forces de la République et des troupes de Napoléon.
Le village de Romairone devient son refuge. Il se trouve près de Brescia, où apparaissent les premiers violons au XVIe siècle, et de Crémone qui abrite trois importantes familles de luthiers qui ont marqué l’art de la fabrication du violon : les familles Amati, Stradivarius et Guarneri. Lorsque Niccolo Paganini habite à Romairone il acquiert un violon conçu par les ateliers de Bartolomeo Guiseppe Guarneri. Avec cet instrument, sa passion pour la sonorité du violon augmente. C’est aussi durant cette période qu’on lui offre en cadeau les écrits de Pietro Locatelli. Ce violoniste italien (1695-1764) étudie le violon et la composition avec Arcangelo Corelli à Rome, il fait des tournées en Europe et fonde une école de musique à Amsterdam. Parmi ses écrits L’Arte del Violino expose de multiples techniques de jeu du violon et les portées de vingt-quatre caprices. Ces suites rapides et virtuoses vont influencer les compositions et l’interprétation de Paganini.
Romairone est un lieu champêtre qui non seulement lui offre un refuge sécuritaire apour parfaire ses techniques d’interprète, mais qui l’inspire aussi dans ses compositions dans lesquelles il transfère et interprète les sons des animaux et de la nature sauvage qui font vibrer les collines lors des fortes tempêtes marines. Une fois que la situation politique se calme suite à la victoire de Napoléon, il entreprend sa tournée au nord de la péninsule Italienne en suscitant l’admiration et l’étonnement des audiences. Sont jeu est si adroit que nait le mythe que Niccolo Paganini aurait fait un pacte avec le diable dans les nuits de tempête à Romairone.