C’est des monastères bénédictins de la période médiévale que la musique classique occidentale prend son envol. C’est dans ces lieux que la musique vocale commence à être structurée dans des monodies écrites, consignées grâce au système de notation élaboré par Guido d’Arezzo. Le chant grégorien en est le principal genre musical et son principal pôle de création. Ce n’est que vers la fin de la période médiévale que ce système s’est progressivement complexifié avec les systèmes d’écriture polyphonique qui soutient les chants dans les grandes cathédrales, notamment la cathédrale de Notre Dame de Paris. Dans la Ville lumière, l’université de la Sorbonne rayonne avec sa théorie musicale qui donne naissance aux Ars antiqua et Ars nova. Ces écoles élaborent et appliquent des théories sophistiquées d’écriture polyphonique dont l’école franco-flamande est le principal récipiendaire. La lyre et l’orgue sont les instruments principaux qui accompagnent les chorales.
À la Renaissance, les compositions polyphoniques se complexifient et leur plus important architecte, Giovanni Pierluigi Palestrina, compose des œuvres pour plus de douze voix. Cette extravagance fera naitre la contestation de la Camerata florentine qui se prononce contre ces architectures vocales complexes qui nuisent à la compréhension de la parole. La réplique préfigurera le développement de l’opéra dont Claude Monteverdi est le compositeur lumière. Durant cette période, l’essor de la musique classique sort des monastères et se développe dans des cours royales et des palais aristocratiques dans lesquels des mécènes soutiennent des compositeurs. C’est dans ce contexte qu’émerge la période classique de l’histoire de la musique écrite (dite musique savante) en relation directe avec les courants philosophiques de l’humanisme et du rationalisme des philosophes des Lumières. Arcangelo Corelli, Alessandro Scarlatti, Antonio Vivaldi, Johan Sébastian Bach et Georg Phillip Telemann sont parmi les compositeurs des Lumières.
L’envol de la musique classique entre dans la période historique du romantisme avec les dernières compositions de Carl Philip Emanuel Bach, Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart et Ludwig Van Beethoven qui sont tributaires des structurations théoriques de la musique de l’école de Mannheim et du mouvement intellectuel Sturm und Drang qui cristallisent les idées philosophiques de la liberté et de l’importance subjective et émotionnelle de l’être humain. Les formes de la symphonie, des orchestres de chambre et des concertos sont mis en premier plan, et le pianoforte s’impose comme le maitre des instruments.