
(Crédit photo : Thomas Ethier)
2021.06.04
L’heure est au recueillement pour les résidents des Territoires du Nord-Ouest, consternés par la découverte de ces 215 sépultures d’enfants, inhumés dans des tombes anonymes durant des décennies. Des enfants qui auraient pu être les leurs.
Résidente de Behchoko`, Nora Wedzin a séjourné au pensionnat de Fort Smith à la fin des années soixante. « Je me rappelle mon arrivée. L’édifice était froid, tout était très froid et austère, rien n’était chaleureux, décrit-elle. C’était effrayant, nous étions accueillis par des étrangers. Nous avons été retirés de notre zone de confort. »
Pour la majorité des gens ayant été interné dans ces pensionnats, les découvertes des tombes anonymes remettent en lumière la douleur et le malaise ressentis. L’horreur de ces expériences est d’autant plus exacerbée que bon nombre des enfants qui y furent retenus de force ne reviendront jamais. Vigies, marches, cérémonies d’honneur et processus de guérison ne parviendront jamais à faire oublier pareil outrage. D’où l’appel pressant auprès des Églises impliquées dans ces pensionnats à reconnaitre leurs mauvaises actions et contribuer à la poursuite de la vérité et de la justice pour faire honneur à tous les enfants victimes.
À partir des articles de Thomas Ethier.
Commentaire de notre journaliste, Thomas Ethier :
Environ la moitié des résidents des TNO sont autochtones, inuits et métis. Tous, sauf exception, sont victimes directes ou indirectes des pensionnats. Aucours d’une de mes entrevues, une femme retenait ses pleurs au téléphone. Les témoignages que j’ai rapportés dans cet article sont bouleversants.