
Jeff Philipp, président de SSI Energy. (Crédit photo : Denis Lord)
Les batteries au graphène changeront-elles le visage énergétique des TNO ?
Il est possible de réduire de 65 % sa facture énergétique avec d’anciennes et de nouvelles technologies.
C’est ce qu’a affirmé le 7 décembre dernier l’homme d’affaires Jeff Philipp devant le Comité permanent sur le développement économique et l’environnement, présidé par le député de Yellowknife-Nord Cory Vanthuyne.
« Nous avons 77 000 pieds carrés d’espace commercial et résidentiel à Fort Providence connecté à des générateurs, à de la capture de chaleur et à de l’entreposage thermique, nous avons fait ça depuis 50 ans, assure Jeff Philipp, président de la compagnie de télécommunications SSI Micro. Nos couts sont déjà la moitié de ce que paye la collectivité. »
Ces installations sont en dehors du réseau électrique public depuis 1973.
Le système préconisé repose notamment sur l’utilisation de plusieurs petits générateurs, dont certains équipés d’un système de capture du chauffage l’hiver, plutôt que d’un gros générateur.
Une des clés du système est un échangeur de chaleur qui permet de récupérer de la chaleur perdue par différentes sources énergétiques, diésel, électricité, etc.
Le graphène
Avec les nouvelles technologies assure Jeff Philipp, les couts peuvent encore être réduits de 15 %.
Parmi ces nouvelles technologies : des supercondensateurs et des batteries au graphène, qui se chargent rapidement et se déchargent lentement. Les « super batteries » peuvent emmagasiner de l’électricité provenant de différentes sources, comme de panneaux solaires ou des éoliennes.
Elles ne sont pas encore distribuées en Amérique du Nord assure M. Philipp, qui en sera le représentant au Canada avec sa nouvelle compagnie, SSI Energy, qui deviendra publique en avril.
Distribution
M. Philip met au point une étude de rentabilité pour les gens de sa communauté de Fort Providence, afin de leur proposer ce modèle. Fort Providence devient en quelque sorte un projet pilote, puisqu’il est en train d’échanger sur ces technologies avec différentes collectivités.
« Je ne suis pas ici pour vendre quoi que ce soit, assure l’homme d’affaires. Je veux seulement partager la connaissance que j’ai mis longtemps à acquérir afin que les gens puissent voir l’utilisation qu’ils peuvent en faire. [...] Certaines collectivités sont prêtes, d’autres non. »
Il s’est dit prêt à concevoir, construire, subventionner et financer ces systèmes énergétiques, qui ont de surcroit l’avantage de diminuer la production de gaz à effet de serre.
« C’est de la musique pour mes oreilles », a commenté le député de Frame Lake Kevin O’Reilly. « Il y en a un poste qui va se libérer à la Société d’énergie », a-t-il ajouté avec humour, faisant référence, peut-on croire, au départ prochain de la présidente de la Société d’énergie des Territoires du Nord-Ouest, Jay Grewald.