
Un tronçon abandonné de la route 4, à l'est de Yellowknife. (Gracieuseté : La Science @ RNCan)
Les gouvernements du Canada et des Territoires du Nord-Ouest (TNO) ont annoncé, le 18 août, la deuxième phase du programme de surveillance des transports des TNO, qui portera sur les effets des changements climatiques sur le pergélisol et les infrastructures de transport.
« Les changements climatiques ont de grandes répercussions sur les routes et les pistes d’atterrissage du Nord qui sont construites sur le pergélisol et sur la sécurité des navires et des activités maritimes dans l’Arctique »,??a affirmé le ministre des Transports du Canada, Marc Garneau.
Pour la deuxième phase du programme de surveillance des transports, le gouvernement du Canada investira 560 700 $ pour les deux prochaines années; 747 600 $ seront octroyés par le gouvernement des TNO. La première phase a consisté en l’établissement de deux zones de recherche et développement sur le pergélisol le long de la route Inuvik-Tuktoyaktuk, pour laquelle le gouvernement canadien a versé 669 000 $.
Pergéliquoi?
Plus il y a du pergélisol, plus c’est froid. Le pergélisol est un phénomène directement lié au climat. Il s’agit de sol (ou de roc) dont la température demeure sous le point normal de congélation de l’eau (< 0°C) pendant deux années consécutives ou plus, selon l’Arctique en développement et adaptation au pergélisol en transition (ADAPT).
« Une hausse de température entraîne une dégradation prématurée pour un pergélisol qui se situe entre -5°C et 0°C, comme c’est le cas de celui qui se trouve sur la majorité des routes sur le territoire», a expliqué Isabelle de Grandpré, experte en pergélisol présente lors de L’Assemblée du savoir : dégel du pergélisol et historique des feux, qui a eu lieu à Yellowknife le 22 août.
Cette dégradation prématurée, due au réchauffement climatique, génère la formation de fissures, de nids-de-poule et de dépressions dans la route. Une manière de prévenir ces problèmes est de construire directement sur le roc. Dans le cas de la route d’Inuvik à Tuktoyaktuk, c’était impossible puisqu’elle traverse le delta du Mackenzie, un environnement fluvial arctique.
Compte tenu du rôle exclusif de chaque route aux Territoires du Nord-Ouest, ces investissements pour la surveillance importent afin que les routes, comme celle d’Inuvik à Tuktoyaktuk dont l’inauguration est prévue pour 2017, soient fonctionnelles pour les collectivités du Nord.
Le programme de surveillance évaluera, entre autres, la stabilité structurale des remblais le long de la nouvelle route Inuvik-Tuktoyaktuk et comprendra l’installation de 24 thermistances sur cette même route.
Selon l’ADAPT, « le pergélisol couvre de 23 % à 25 % de l’hémisphère nord et la majeure partie date de milliers d’années ».