
La galerie d’art Down to Earth, dans la vieille ville de Yellowknife, organise et accueille annuellement son festival d’art anonyme. (Crédit photo : Lambert Baraut-Guinet)
Après trois jours d’exposition, près de la moitié des tableaux avaient déjà été acquis par les curieux et les passionnés d’art de Yellowknife. Toute la journée du dimanche 20 février, premier jour du printemps, les acheteurs se sont relayés pour venir récupérer leurs acquisitions et découvrir les artistes en étant à l’origine.

C’est tout le but de l’organisation, que l’anonymat des artistes soit garanti jusqu’à la fin de l’exposition, pour permettre à tout un chacun d’y participer, sans complexe. Habituellement tenue en automne, l’édition de 2021 avait été reportée au printemps, notamment à cause d’une certaine « difficulté à obtenir nos petits tableaux », explique Valérie Gamache, qui travaille à la galerie.
« Finalement, c’est plutôt bien tombé, poursuit-elle. Comme les gens sont en vacances en ce moment [pour la relâche de printemps, NDLR], ils ont pu venir voir l’exposition en famille. »

Une affluence qui a permis au public d’admirer les presque 150 tableaux exposés. « Un bon 140, précise Valérie, sur environ 170 canevas vierges vendus au départ », soit une bonne proportion de personnes participantes au défi.
Chacune des toiles blanches coute au départ dix dollars pour les artistes, et est vendue quatre-vingts dollars une fois exposés. Sur cette somme, « les artistes en récupèrent soixante, les vingt restants étant pour la galerie », détaille Mme Gamache.
Une « bonne soixantaine de tableaux » avaient déjà été vendus le dimanche 20 mars à l’ouverture de la galerie, alors que commençaient à arriver de nouveaux curieux, en balade dominicale ou en étape avant un brunch en famille ou un passage au château de neige pour l’exposition de sculptures sur neige.

Pour certains, c’est un peu tout ça à la fois. Un évènement annuel et une sortie en famille. Entourée de son compagnon et de ses beaux-parents, Carole Musialek raconte : « Chaque année, c’est super. C’est intéressant, on voit des médias différents. C’est la sixième ou septième fois que l’on vient, et on peut reconnaitre certains artistes, qui utilisent les mêmes médias ou ont le même style. »
« Il y a des gens locaux, des artistes, et des gens qui essaient », abonde son partenaire, Yves Lecuyer, dans ce qui résume peut-être le mieux cette exposition. Une parenthèse de quelques jours où des anonymes peuvent se délecter à l’aveugle des œuvres d’autres anonymes.