
Carole Bachand a consacré sa carrière à l’éducation en français. (Crédit photo : Oscar Aguirre)
Carole Bachand est née dans la ville de Cowansville qui est située entre les collines montérégiennes du Québec. La carence de travail oblige son père à aller chercher un emploi dans le nord du Québec, elle déménage avec sa famille à Schefferville, ville des mines de fer qui se trouve dans la péninsule du Labrador, située au nord de Sept-Îles (presque à la même latitude que Yellowknife) où les Innus ou Nastkapis peuplent cette région depuis des temps immémoriaux. Carole Bachand fait son entrée dans le monde scolaire comme élève de la première à la troisième année dans la petite école de Schefferville, entourée d’élèves francophones et allophones.
Après ce réveil au monde de l’éducation et au Nord canadien, elle déménage avec sa famille à Granby, ville située dans la Haute-Yamaska du Québec, où elle réside pendant une année avant de partir à nouveau vers le Nord à Wabush, village minier situé dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Cette région est habitée par les Inuits et Beothuks probablement depuis la dernière glaciation.
Elle quitte le village pour compléter son secondaire et étudier au CÉGEP à Sept-Îles, d’où elle part ensuite pour faire des études à l’Université d’Ottawa en linguistique, une science visant les méthodes et techniques pour analyser la structure des langues.
Après ses études en linguistique, Carole Bachand fait un diplôme de deuxième cycle en éducation (pédagogie) à l’Université McGill et se lance dans l’enseignement.
Une carrière en français
Elle commence sa carrière d’enseignante dans le nord de l’Ontario à Iroquois-Falls située sur les rives de la rivière Abitibi, utilisée par les « draveurs » pour transporter le bois coupé vers les usines papetières du village. Le tiers de la population de la collectivité est franco-ontarienne. Mme Bachand déménage ensuite pour aller travailler comme enseignante de français langue seconde à Lethbridge, une ville universitaire à l’est des Rocheuses du sud de l’Alberta. Elle enseigne dans cette ville pendant sept ans et apprend à comprendre la construction des programmes d’éducation de l’Alberta et les différents défis relatifs à leur traduction en langue française, une situation qu’elle trouve plus complexe aux Territoires du Nord-Ouest.
Carole Bachand commence à travailler en 1988 comme enseignante d’immersion à l’école St. Joseph à la Commission scolaire catholique de Yellowknife. Comme dans toutes les commissions scolaires des TNO, elle suit le programme approuvé par le ministère de l’Éducation qui importe une grande partie de ses programmes de l’Alberta et certains de la Saskatchewan. Le grand défi auquel elle doit faire face à cette période est le manque de ressources en français. Les délais de réception étaient très longs et le budget alloué à l’enseignement en français n’était pas suffisant pour acquérir les ressources.
En 2004, elle commence à travailler à l’école Allain St-Cyr. Le manque de ressource s’améliore, bien que pour le programme de sciences humaines, il faut attendre longtemps avant que les textes approuvés par le ministère soient traduits en français.
En 2014, Carole Bachand prend sa retraite de l’enseignement. Au cours de sa carrière, elle a fait bénéficier à plusieurs générations de ses connaissances et de son expérience transmises avec un sourire et un dévouement bienfaisant qui, aujourd’hui encore, inspirent ses élèves.