
L’auteur anime habituellement Trésor de la musique classique à 21 h, la diffusion de ce programme est en pause actuellement sur Radiotaiga.com.
Les mouvements crescendos et diminuendos développés par l’école de Mannheim génèrent plusieurs autres modalités sonores que les compositeurs de la période classique et romantique vont utiliser dans leurs compositions telles que : le roulement de Mannheim, qui consiste en une ligne mélodique qui émerge en un crescendo à partir d’une phrase musicale interprétée par l’orchestre, la fusée de Mannheim, qui est un ensemble d’arpèges interprétés par un instrument qui commence dans une note basse et devient vertigineusement rapide jusqu’à une note aigüe, et la grande pause, qui est un silence total de l’orchestre dans l’exécution d’un mouvement, silence qui précède un recommencement vigoureux de l’orchestre.
La période préclassique, caractérisée par les contributions des écoles de Vienne, de Berlin et de Mannheim, est à mi-chemin vers le style galant en musique, style qui parfois est associé au rococo. Toutefois, cette association est vraie seulement dans sa contemporanéité, car ses caractéristiques sont opposées. Pendant que le rococo, comme forme d’art sculptural, architectural et pictural, se caractérise par une abondance de détails, le style galant en musique se caractérise par une recherche de la beauté sonore en simplifiant la structure des lignes mélodiques et harmoniques. Le tout, en utilisant des tonalités mineures qui visent l’esthétique contemplative de l’audience. Cela est à l’opposé du style empfindamset, que l’école de Berlin développe pour éperonner les émotions de l’audience et les amener à une apothéose. Toutefois, le style galant en musique n’a pas la valeur d’une école, ou d’une période historique de la musique, mais il est plutôt une des méthodes d’écriture utilisées par des compositeurs de la période baroque tels que Vivaldi, Bach, Quantz, Telemann et Händel.
En rappelant les contextes philosophiques (inspirés surtout par Descartes, Leibniz et Rousseau), sociopolitiques (la monarchie absolue de Louis XIV, les mécènes italiens et princes électeurs du Saint-Empire romain germanique) et les théories qui guident la notation musicale, qui apposent différentes méthodes d’écriture à des structures horizontales et verticales, construites sur une ou sur plusieurs portées (comme celles de la Camerata florentina et de Jean-Philippe Rameau, des compositeurs phares du baroque), on peut voir que la période préclassique n’est qu’une petite fraction de ces courants qui convergent vers la fin du baroque. À cette période émerge un compositeur qui devient une référence pour déterminer la naissance d’une nouvelle période de l’essor de la musique savante, Christoph Willibald Gluck, qui marque le début de la période classique.