
Écrite et interprétée par Carole Freynet-Gagné, Natalie Labossière et Mariette Kirouac, et mise en écran par Francine Fontaine, la pièce Jacinthe a été
conçue pour la représentation Web. Cette comédie en trois tableaux est un hommage aux enseignantes et aux enseigants. (Courtoisie Lipstick rouge)
La comédienne ténoise Natalie Labossière interprète une enseignante retraitée dans une pièce de théâtre humoristique adaptée pour l’écran.
L’humour cède parfois le pas à une sagesse murie par la pandémie dans la pièce de théâtre Jacinthe, qui sera présentée en ligne les 4,5 et 6 février, puis présentée sur écran au Northern Arts and Cultural Centre le 19 février, à l’initiative de l’Association franco-culturelle de Yellowknife.
Cet hommage aux enseignantes est coécrit et joué par Natalie Labossière, Carole Freynet-Gagné et Mariette Kirouac du trio humoristique Lisptick rouge, et produite par le Théâtre Cercle Molière de Winnipeg.
Jacinthe, c’est une enseignante qu’on retrouve en trois temps : d’abord à l’aube de sa vie professionnelle et de sa vie de couple, ensuite en préménopause, « avec deux chiens, deux camions et deux hypothèques » décrit Natalie Labossière, puis retraitée, à une époque située après l’actuelle pandémie.
« Elle va avoir fait des réflexions là-dessus », révèle la comédienne qui interprète la Jacinthe âgée. « On espère que ça va aider les gens à prendre un peu de recul, à avoir un peu de philosophie autour de ce qui arrive. C’est pour ça qu’on s’est empressé de monter la pièce à ce moment-ci, pour que ça fasse un petit baume. »
Sagesse et folie
Pour créer son personnage, Natalie Labossière, qui est aussi marionnettiste, dit avoir puisé dans l’environnement féminin dans lequel elle gravite, autant ses ainées que ses contemporaines.
« Je suis censée transmettre un peu de sagesse, dit Mme Labossière de la Jacinthe âgée. Et un peu de folie. Les deux vont ensemble dans certains cas. »
Orchestrée autour de thématiques comme les enfants, la rentrée scolaire ou les relations intimes, Jacinthe ne se donne pas pour mission première d’illustrer les rapports de force entre hommes et femmes, mais s’en veut tout de même le reflet.
« Évidemment, souligne Mme Labossière, on parle beaucoup des enseignants. On leur lève notre chapeau. Ils ont eu à s’adapter très rapidement et très profondément. »
Adaptation pour l’écran
Jacinthe est en fait une suite de monologues où les comédiennes interagissent assez peu. La pièce a été adaptée pour l’écran sous la direction de Marie-Ève Fontaine. Alors que chaque comédienne est filmée chez elle avec un décor minimaliste, quelques effets visuels et sonores sont ajoutés par ordinateur.
La pièce sera présentée en direct les 4, 5, et 6 février. Au Northern Arts and Cultural Centre, il s’agira d’une version préenregistrée dont le contenu sera légèrement modifié pour le public du Nord.
Pour des raisons techniques, Lipstick rouge fermera les micros du public durant les représentations. « Ça va être bizarre, parce qu’on carbure aux rires », s’inquiète Natalie Labossière.
Le spectacle sera ultérieurement présenté pour des groupes d’ainés et d’enseignants.
Genèse
Le personnage de Jacinthe est né pendant des séances d’improvisation voilà 30 ans, alors que Natalie Labossière, Carole Freynet-Gagné et Mariette Kirouac tentaient « de donner une voie féminine à la scène théâtrale manitobaine ».
En 2006, le personnage est devenu enseignante à l’occasion d’une conférence de la romancière Antonine Maillet destinée aux membres de cette profession réunis à Saint-Boniface. « Ça avait très bien répondu, se souvient Mme Labossière. Il y avait 500 profs, ça riait, ils se reconnaissaient. »