
Le campus du Collège Aurora de Yellowknife, qui devrait accueillir dans les prochaines années les programmes d’étude en travail social. (Courtoisie Collège Aurora)
La future université annonce prévoir l’ouverture prochaine de quatre programmes en travail social et en enseignement. Un renouveau attendu aux Territoires du Nord-Ouest, dont la pénurie de professionnel.le.s dans certains secteurs inquiète les autorités.
Interrompues à partir de l’hiver 2017 faute de financement, les formations en travail social et en éducation devraient faire leur retour aux TNO dans les années à venir. C’est en tout cas ce qu’a annoncé le Collège Aurora dans une communication le 25 mai.
Ces formations n’avaient plus reçu de nouvelles inscriptions depuis l’année universitaire 2016-2017, suite à l’interruption de leur financement. Le ministre de l’Éducation à l’époque, Alfred Moses, avait justifié ces fermetures auprès de la CBC par le faible taux de réussite des étudiants et le faible nombre d’inscriptions dans les deux programmes.
Suite à cette interruption, des audits internes et externes ont été réalisés pour évaluer la pertinence de telles formations aux TNO. Initialement, le Collège Aurora ne proposait qu’un diplôme en deux ans en travail social, et un programme d’enseignement jusqu’à la neuvième année.
La principale recommandation des rapports produits depuis est d’ouvrir au Collège Aurora, qui poursuit d’ailleurs sa transformation en université polytechnique, des programmes de baccalauréat dans les deux disciplines.
Pour pallier ce manque, le Collège a donc annoncé la création de deux cursus dans chacune des spécialités. Un diplôme en deux ans et un baccalauréat en quatre ans seront proposés en travail social au campus de Yellowknife. Un baccalauréat en quatre ans et un cursus postbaccalauréat en deux ans en éducation seront, eux, proposés au campus de Fort Smith.
Il reste, d’après la communication, des « études environnementales nationales des programmes en travail social et de baccalauréat en éducation » à mener avant l’ouverture desdits programmes aux étudiantes et étudiants.
Une bonne nouvelle pour l’enseignement ténois
La nouvellement désignée présidente du Collège Aurora, Dr Glenda Vardy Dell, souligne l’importance de ces cursus universitaires à venir pour le marché de l’emploi aux TNO :
« Actuellement, nous avons un besoin criant de travailleurs sociaux et d’enseignants autochtones qualifiés et formés dans le Nord pour pourvoir des postes de débutants et de superviseurs sur le marché du travail aux Territoires du Nord-Ouest et dans le Nord. »
Abondant dans le même sens, la directrice générale de la Commission scolaire francophone des TNO, Yvonne Careen, salue l’initiative, surtout pour ses « homologues anglophones dans les régions éloignées où il manque beaucoup d’enseignants ».
Mme Careen souligne également que « généralement parlant, Hay River, Yellowknife et Fort Smith n’ont pas les besoins que peuvent avoir les petites collectivités. Tous ces postes sont en anglais, avec quelques postes en langues autochtones, qui sont très très difficiles à combler. »
Mais la situation est particulière pour la communauté francophone et sa commission scolaire.
Faute de cursus francophone adapté aux besoins des écoles de langue française, l’ouverture de ces nouveaux cursus ne changera pas grand-chose : « À 90 % cela ne nous touchera pas, précise Mme Careen, car il manquera toujours aux candidats la composante du mandat spécifique de l’école francophone. »
« Nous devrons très probablement continuer de recruter au Sud, » conclut-elle.