
Danika Jobin, Caroline Roux et Jennifer Boudreau ont connu un franc succès avec leur atelier sur la littérature jeunesse et ont reçu une invitation pour le congrès 2020 de l'ACPI à Banff. (Crédit photo: Brigitte Rivest)
Caroline Roux devient vice-présidente de l’Association canadienne des professionnels de l’immersion.
Formations, réseautage, conférences : le congrès annuel de l’Association canadienne des professionnels de l’immersion (ACPI) est quelque chose comme le Saint-Graal pour les enseignants dans ce domaine.
L’édition 2019 avait lieu à Québec les 8 et 9 novembre et plusieurs membres du personnel de la Commission scolaire du district no1 de Yellowknife (YK1) s’y sont rendus pour parfaire leurs compétences.
« Ça a été un superbe congrès avec plus de 550 participants », s’enthousiasme la coordonnatrice de programmes de YK1, Caroline Roux.
Mme Roux a été élue vice-présidente de l’ACPI lors du congrès. « Je suis très excitée, ça fait une double voix pour le Nord », dit celle qui était déjà représentante régionale pour le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest au conseil d’administration. Le Nunavut ne compte pas d’école d’immersion.
Mme Roux compte organiser des activités ouvertes à tous les enseignants du français en marge de la conférence de l’Association des professeurs des Territoires du Nord-Ouest en février 2021.
La littérature jeunesse, un atout à développer
Caroline Roux a aussi donné un atelier avec Danika Jobin, qui œuvre à l’école J.H. Sissons en soutien à l’apprentissage socioaffectif, et Jennifer Boudreau, de Saskatoon.
L’atelier portait sur l’utilisation de la littérature jeunesse en classe, tant pour l’oral que pour l’écrit.
« Je voulais démontrer qu’on peut l’intégrer partout », précise Mme Jobin, enseignante de la maternelle à la 6e année.
Selon Mme Jobin, malgré la perception populaire, il y a toujours des jeunes qui aiment lire; pour les rejoindre, il faut alterner textes narratifs et documentaires, et chercher ce qui les stimulera.
Lors de l’atelier, les trois éducatrices ont parlé des livres qu’elles utilisent et donné des exemples de leur travail.
« J’adore Élise Gravel, de dire Danika Jobin, elle écrit beaucoup, du documentaire et du narratif. À plusieurs reprises, nous avons fait un projet avec Le fan club des champignons. Les élèves exploraient un champignon et faisaient des phrases à propos de celui-ci. Ils faisaient ensuite un dessin à la manière d’Élise Gravel. »
Mme Jobin concède qu’avec 80 personnes assistant à l’atelier qu’elle donnait avec Mmes Roux et Boudreau, elle était plutôt nerveuse. Mais la rétroaction a été positive, les gens lui ont dit que l’atelier avait été utile et l’ACPI lui a demandé de récidiver l’an prochain.
Littératie
Enseignante en 2e année à l’école J.H. Sissons, Brigitte Rivest en était à son 3e congrès de l’ACPI. Ce sont toujours des voyages fructueux, analyse-t-elle.
« On voit ce qui se fait dans d’autres provinces », dit-elle. Cette année, Mme Rivest a notamment assisté à une présentation de Renée Bourgouin sur les dernières recherches en littératie et leur application en salle de classe.
Une perle, commente Danika Jobin, également présente.
Brigitte Rivest a aussi assisté à une conférence de l’auteur et anthropologue Serge Bouchard sur le développement de la francophonie en Amérique du Nord.
« Il est provocateur », note-t-elle. Cela ne semble pas lui déplaire.
Danika Jobin a participé à un atelier de Jessica Church et Sarah Vennes-Ouellet sur la façon d’utiliser la méditation de pleine conscience pour aider les élèves à faire face à leurs anxiétés.
« Ça n’a pas vraiment de racines religieuses, avance Mme Jobin, qui avait eu un cour en ligne sur le sujet, et c’est reconnu que ça apporte des bénéfices. »
Elle croit que plus on fait de la méditation pleine conscience jeune, meilleur on devient. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’elle utilisera cet outil en classe.
Citoyens numériques
Danika Jobin a aussi assisté à un atelier destiné à faire des élèves de meilleurs citoyens numériques, à développer leur sens critique face aux affirmations qu’on retrouve sur les médias sociaux.
« C’était vraiment intéressant, juge Mme Jobin. Je vais faire d’autres lectures. C’est de plus en plus dans notre vie. »
Le congrès a été une belle expérience pour elle et lui a permis « d’échanger des trucs avec des gens [...] qui vivent les mêmes défis ».
Le prochain congrès de l’ACPI se tiendra du 12 au 14 novembre 2020 à Banff.