
Anne-Marie Côté est coordinatrice pour le programme Connexions Nord. (Crédit photo : Cécile Antoine-Meyzonnade)
Proposé par l’organisme TakingITGlobal, Connexions Nord permet aux élèves issus des collectivités les plus isolées d’accéder à des savoirs des quatre coins du Canada depuis maintenant six ans.
« Nous sommes partenaires d’environ 60 écoles dans le Nord du pays, détaille la coordinatrice du programme, Anne-Marie Côté. Les professeurs choisissent les sujets qu’ils souhaitent aborder dans un menu et nous leur transmettons un projet adéquat. »
Par la suite, la collaboration arrive sous forme d’exercice, de visite guidée d’un lieu ou encore de discussions avec un expert dans un domaine. « On peut mettre en relation une classe avec différentes organisations comme des zoos ou des musées », de dire l’ancienne enseignante reconvertie.
Au total, près de 70 ateliers en français sont à disposition. Tous les thèmes y sont abordés, « du yoga à la science en passant par l’art ou les langues », énumère-t-elle.
Et sans école ?
L’apprentissage dorénavant vécu à la maison, l’organisme a pris conscience que le programme devait prendre une nouvelle forme. Depuis maintenant cinq semaines, soit le début des mesures de restrictions liées à la pandémie, les élèves peuvent suivre des ateliers virtuels individuellement.
« Nous avons modifié la structure de la session pour que ce soit plus général et que davantage d’élèves puissent y accéder », selon la coordinatrice. L’idée est née en parallèle à la fermeture des écoles : « Ce n’est pas du tout quelque chose qui était prévu, confie-t-elle. Nous avons dans l’idée de terminer cette année scolaire, mais on ne sait pas encore si ce programme existera toujours quand les établissements rouvriront. »
Inscription libre
L’inscription au site Internet Connexions Nord à la maison est libre, et vous n’êtes pas obligés de saisir de renseignements personnels. Tous les jours, une vidéo est mise en ligne. Les thèmes choisis permettent de contenter un éventail d’âges assez large. L’intervenant propose une activité de 30 à 45 minutes et les élèves ont la possibilité de réagir grâce à une discussion instantanée. « Par exemple, nous avons fait un atelier de bricolage avec une artiste, explique la coordinatrice. Étape par étape, elle montrait comment construire un personnage multicolore à accrocher à leur fenêtre. »
Un autre jour, les jeunes étudiants ont pu découvrir l’aquarium de Vancouver, centré sur la découverte du corail et l’histoire des récifs coralliens. Les séances enregistrées sont également visibles en différé à tout moment.
Accès difficile à Internet
Entre des prix élevés et des connexions à faible débit, bénéficier d’Internet n’est pas toujours chose facile dans les territoires canadiens. « Une grande partie de nos écoles partenaires est équipée avec des systèmes visioconférence Cisco, et, nous avons accès à une connexion satellite, ce qui fonctionne très bien », précise Anne-Marie Côté.
Cependant, les écoliers sont dorénavant dépendants de leur propre matériel. Comment assurer un apprentissage à un public plus large ?
« Quand on a commencé à penser à ce programme, on s’est effectivement dit qu’une grande partie ne serait pas capable d’accéder à cette ressource, confie la coordinatrice. On essaye de trouver des solutions, tout en garantissant des cours en ligne à ceux qui ont les moyens. »
Plusieurs enregistrements sont notamment déjà disponibles à la télévision au Nunavut. Pour les autres territoires, l’organisme songe à mettre toutes ses sessions d’enseignement sur des clés USB et à les envoyer directement dans les différentes collectivités.